DERRIÈRE LE RIDEAU BLEU

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Une langue et sa métamorphose

Une langue et sa métamorphose

danse de la perdition dans les cendres le temps de deux étés

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Laurette R. Bahri
févr. 28, 2025
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DERRIÈRE LE RIDEAU BLEU
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Une langue et sa métamorphose
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Après de longues semaines à assembler des bouts de textes et à reprendre mes esprits, je reviens avec une série de lettres autour de la question de la langue, du langage, de l’écriture - mes pensées traversées en habitant en Tunisie, en apprenant l’arabe, en me rapprochant d’une partie de mon identité.

Derrière le rideau bleu est un projet qui est né en même temps que ma décision de quitter Paris pour rejoindre le pays de mon père et me comprendre dans un nouveau paysage.

Les prochains textes sur la langue et le nom peuvent se lire à la suite de ceux sur l’identité et l’écriture de la violence :

Aux confins de l’identité #1 / #2 / #3

Comment écrire la violence #1 / #2 / #3

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J’aurais aimé le connaître plus tôt, le son derrière Bahri, celui des vagues qui se perdent sur les rochers, qui chuchote une histoire jusqu’alors immobile - j’aurais aimé le sortir plus tôt de mes notes, ce fantôme que j’avais oublié. Peut-être qu’aujourd’hui, je n’aurais pas à courir contre le temps effréné.

Je découvre que c’est difficile d’écrire dans un pays dont on ne connait pas la langue.

Il y a tout ce que je peux nommer et tout ce que je ne peux pas nommer.

Derrière les mots que je ne sais pas prononcer, il y a toute mon histoire qui est traversée. Celle qui commence par le silence - et la distance.

J’écris en ce moment un texte sur le doute, je le reprend à partir d’un texte sur Hammamet et mon premier séjour en Tunisie. J’avais alors douze ans, il était organisé pour calmer mes questions sur mon père et de la vie tunisienne je n’avais rien vu en dehors des enceintes de l’hôtel.

Je comprends maintenant qu’il m’était impossible d’achever ce texte il y a un an, lorsque j’habitais à Paris.

La persistance de la mémoire, Salvador Dali, 1931

Pour me souvenir de l’endroit où je me tenais en février dernier, je parcours quelques photographies : j’y vois une disparition.

Un temps qui coule.

Sous une façade de quelques ciels, quelques fleurs, quelques livres posés sur une table, il y a un visage qui s’éloigne, une peau transparente, des yeux dépeuplés.

Une mémoire douloureuse qui commence à s’ouvrir.

Après le temps de la contemplation des ballets dans le ciel des oiseaux sur les nuages roses de l’humidité d’hiver, face à la sécheresse dans ma gorge des r qui ne roulent pas et des joues gonflées par les larmes qui s’invitent dans les rides de soleil, j’ai été tentée de reprendre la fuite.

Qui suis-je hors de ma langue ?

Alice Walker

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