Paris me quitte et je quitte Paris.
Trois semaines de vie en mutation chaotique, “Barbès blues - une histoire populaire de l’immigration maghrébine” sous le bras, pour accompagner mes dernières minutes sur la terrasse de mon appartement du 18ème arrondissement, au coeur d’un Marx Dormoy que j’ai habité profondément, grâce auquel j’ai aimé Paris d’un amour pur, comme on aime ce que l’on nomme les particules familières que l’on appelle chez soi.
Chahutés que nous fûmes, dans nos engagements, dans nos identités - ce quartier - ses fresques, ses collages et ses solidarités - les odeurs de bitume et de clopes - le banc sur lequel j’ai pleuré de longues minutes après Belfort, assommée par le sensation de sécurité que je retrouvais après une semaine ; fut mon lieu de repli et, alors que je n’avais jusque là jamais ressenti la perte d’un lieu comme d’un être cher, je réalise aujourd’hui, qu’il aura marqué mon âme du sceau de la nostalgie.
Je fais le deuil de ma vie parisienne, un deuil couleur orange, d’un automne en crise existentielle et identitaire, comme moi. Je fais le deuil d’un automne sur mon perchoir aux ciels ouverts, ceux que j’ai tant prié ces derniers mois, ces invitations à respirer; je fais le deuil d’un automne chez soi - d’une saison de la sécurité et de la certitude j’en fais une saison des choix difficiles, de la métamorphose et de la guérison.
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